Conseil 4

  Optimiser le bateau pour la jauge

La régate en handicap Nationale nécessite de connaître le réglement. Ce dernier est le garant du bon fonctionnement des courses. Néanmoins, il vous autorise une bonne préparation de votre voilier.

Pour aller vite, il faut que votre bateau soit correctement équipé. Le Handicap National vous autorise certaines modifications sur votre bateau de série. Le but, sans dénaturer le bateau original, est de vous permettre d’en tirer toute la quintessence. L’accastillage de pont est libre. Vous pouvez ajouter des winchs, des taquets, des palans ou des drisses supplémentaires. La rapidité de la manoeuvre dépendra de l’ergonomie de votre accastillage. Le réglage des voiles nécessitera de la puissance dans les winchs aussi bien pour border que pour étarquer.

Scotchez toutes les aspérités dans les filières pour éviter de déchirer les voiles.

Concernant les voiles, vous ne devez pas avoir de dépassements. La table H109 du règlement indique les dimensions maximales à ne pas dépasser. Tout débordement entraînera une pénalité qui sera toujours plus forte que l’avantage obtenu par l’augmentation de surface. En revanche, jouez sur la diversité des voiles : vous avez droit à deux spis. Vous pouvez par exemple possèder un spi symétrique de coupe classique et un asymétrique pour les bords de largue. Ils seront toujours amurés sur le tangon.

La grand’voile devra être optimisée pour ne pas avoir de dépassements dans les ronds de chute. Néanmoins, une latte forcée en haut permettra de mieux tenir la chute sans enlever de la puissance lors des relances en sortie de virement de bord dans le petit temps.

Les enrouleurs de foc placés au dessus du pont sont bonifiés d’un demi-groupe. Profitez-en pour descendre le point d’amure le plus bas possible afin de gagner sur l’effet de pont avec la bordure.

Si vous n’avez pas d’enrouleur, vous devez posséder les focs qui correspondent à la raideur à la toile de votre bateau. Un génois maxi, un solent et un foc de route semble être le minimum. Suivez les recommandations de l’architecte pour réduire la surface à l’avant.

Sauf dérogation spéciale, les tangons ne doivent pas dépasser la verticale de l’étrave. La pénalité pour quelques centimètres est très lourde. Alors, sortez votre scie à métaux avant le passage du jaugeur.

Optimisez également le poids du bateau. Vous n’avez pas le droit de démonter les planchers et les portes, en revanche, ne laissez pas l’ancre et la chaîne dans la baille à mouillage lorsque vous régatez, placez-les au pied de mât. Videz les coffres de cockpit et placez votre moteur hors bord dans la cabine. Il faut que les extrémités du bateau soient les plus légères possibles.

Il en est de même en général pour tout l’équipement du bateau : les saces à voile, l’équipement personnel ou la boite à outils. L’idéal est de le vider complètement. Vous constaterez alors avec consternation la quantité d’objets inutiles que l’on peut entasser dans un bateau au fil des ans. Le poids est l’ennemi de la vitesse. Rangez votre bateau soigneusement en essayant de centrer au maximum tous les objets. Attention, vous devez possèder tout l’équipement de sécurité obligatoire à votre catégorie de navigation et celui imposée par le règlement des croiseurs à handicap et du règlement de la course. Les fours et réfrigérateurs sont très pratiques mais lourds. Si ce sont des options sur votre bateau, démontez-les pendant la saison de régate et remontez les pour les croisières estivales.

Le gréément doit aussi être soigné. Les drisses sont lourdes et mal placées. Utilisez du spectra ou du kevlar qui à résistance égale pèsera beaucoup moins lourd tout en présentant des caractéristiques d’étirement supérieures. Préparez vos prises de ris avec des renvois efficaces.

Les bras de spis ne doivent pas s’allonger sous tension. utilisez du spectra ou du kevlar.

En règle générale, il faut éliminer tous les frottements pour faciliter les manoeuvres. Autant il est agréable de régater lorsque le bateau est facile à régler, autant il est difficile et épuisant de régater avec un bateau sur lequel toutes les manoeuvres sont dures.

Observez les différents systèmes de tangonnage possibles, facilitez le passage des balancines et hale-bas pour que l’équipier puisse rapidement placer le tangon. Envisagez sur les petits bateaux un système de tangon semi-automatique qui accelèrera son usage.

Sur le pont du bateau, il faut aussi penser aux équipiers. Placez des antidérapants sur les surfaces lisses, renforcez ou ajoutez des cale-pieds sur la plage avant afin d’éviter les glissades lors des manoeuvres par gros temps et arrondissez ou coupez les rails de fargue pour que l’équipage puisse rester longtemps au rappel, confortablement sans se scier les cuisses.

Le barreur doit être bien installé avec des sangles dans les filières pour éviter le mal de dos. La longueur du stick devra être étudiée pour offrir le confort maximum sans gèner les virements de bords. Aucun jeu ne doit exister dans le système de barre.

Placez les répétiteurs électroniques ne manière à ce qu’ils ne soient pas caché par l’équipage. Les speedomètres, sondeurs, GPS et autres girouettes électroniques sont acceptés sans pénalité. Ce sont de précieuses aides à la navigation, mais penser que lorsque vous avez l’oeil sur les instruments, vous ne l’avez pas sur les voiles.

Ne surchargez cependant pas votre voilier en accastillage inutile. Il faut être simple et efficace !

Enfin, les jupes à l’arrière des bateaux sont très à la mode. Elle modernisent des bateaux un peu anciens et sont agréables l’été pour se baigner. Elles entraînent cependant une pénalité de 1/2 groupe à un groupe selon leur longueur. Elles n’augmentent la vitesse du bateau qu’après une certaine force de vent. Si le petit temps règne dans votre région, vous serez souvent pénalisés par le poids de cet appendice et son handicap pour la jauge sans avoir le bénéfice de vitesse.


Régater avec un monotype

Les monotypes de course au large (First Class 8, Surprise, Fun, J24, Bénéteau 25, JOD 24 et 35 etc ...) sont admis en handicap national. Ils constituent souvent de belles flottes. Néanmoins, leur règlement de monotypie est toujours plus contraignant que le règlement du handicap national. Ils doivent toujours respecter ce règlement, même en régates interséries. Par exemple, les First Class 8 ne doivent utiliser qu’un seul spinnaker alors que les croiseurs traditionnels ont droit à deux spis. Le potentiel de vitesse de ces bateaux a été établi et constaté en fonction de ces contraintes.

La vitesse moyenne de ces bateaux est estimée en fonction des équipages qui terminent dans les 107 % de vitesse derrière le premier. Souvent, le niveau dans ces séries est assez élevé et la majorité des voiliers terminent dans cette tranche. Cela permet de bien cerner cette vitesse moyenne qui peut être recherchée comme étant la référence de la série. Pour les équipages débutants, cela peut provoquer au début un découragement, mais ils pourront alors progresser en naviguant non seulement en handicap mais aussi en championnat de série pour apprendre les réglages et ainsi faire progresser leur vitesse finale.

La confrontation en classe R2 est souvent passionnante parce très équilibrée.